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    L'Association Française de Vélocouché organise dans le Jura les Championnats du Monde de vélos couchés en juillet 2022. La dernière "vraie" session avait eu lieu en France en 2019, en 2020 tout a été annulé pour cause de Covid, et reporté  en 2021, toujours à Amsterdam.

     

    Malheureusement, les Anglais n'ont pas osé sortir du Royaume-Uni, car à cette époque leur gouvernement changeait les règles de circulation tous les huit jours, et les compétiteurs britanniques n'ont pas pris le risque de se retrouver en quarantaine à la suite d'un week-end de compétitions à Amsterdam.

     

    Pas mieux pour les Français qui couraient ce même week-end les Championnats de France, dans le cadre de courses UFOLEP auxquelles on peut difficilement se soustraire sous peine de ne plus être considérés ultérieurement.

     

    D'un autre côté, il était impensable que personne de l'AFV ne soit présent à Amsterdam, ne serait-ce que pour présenter ce que nous avons prévu, en terme de courses, d'hébergement et de tourisme dans le Jura. Je me suis donc proposé d'aller représenter l'Association, ce qui est un peu normal puisque j'en suis le Président.

     

    Une occasion pour faire rouler mon trike ICE aux Championnats du Monde.

     

     A plusieurs, on aurait envisagé un déplacement en voiture, avec éventuellement une remorque, mais plus les jours passaient et plus il s'avérait que je serai e seul Français à Amsterdam. Il me restait donc deux options: soit prendre ma voiture, mettre mon trike dedans et faire les 1200 kilomètres depuis Buis, soit y aller en trike, étant donné que prendre un train avec un trike, il vaut mieux oublier...

     

    J'ai coupé la poire en deux, ou plus exactement en deux tiers, en faisant le trajet Buis-Besançon en voiture et le reste en trike.

     

    Mon VTX est, je pense, ce qu'il se fait de mieux en trike de course. Très léger, très nerveux. Mais pas question de le défigurer avec un porte-bagage et des sacoches. Il n'est pas fait pour ça, et je pense qu'en outre un tel chargement nuirait à sa rigidité et à son intégrité.

     

    J'avais donc construit une remorque à deux roues, dont une roue dynamo, histoire de recharger ma powerbank en roulant. J'en avais parlé à Chris quand j'étais en stage chez ICE, il avait trouvé l'idée intéressante...

     

    Voici donc la trace que j'ai plus ou moins suivie, grâce à VisuGPX, excellent logiciel de routage, sur ordi ou en appli sur smartphone, et AlpineQuest, sur smartphone qui est pourvu de fonctions très intéressantes.

     


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    Parti un dimanche matin, vers 9 heures. Mimi m'a accompagné jusqu'en Haute Saône. Dans la remorque, mon matériel de camping, des fringues -pas trop- et des affiches pour donner aux Clubs, Associations et revendeurs que je verrai à Amsterdam.

    La sortie de Besançon se fait par la piste cyclable entre le quartier Saint-Claude et Valentin, piste que Mimi ne connaissait pas...

    On sort des villages périphériques de Besançon, et on avance dans la campagne au nord de Besançon. Les routes sont assez droites, les villages espacés, puis Mimi fait demi-tour pour rentrer et je me retrouve seul avec une grosse étape devant.

     Première étape : Besancon / Domrémy-la-Pucelle

     174 kilomètres, me prédit VisuGPX. Pour le calcul du dénivelé, je trouve que les valeurs données sont toujours un peu exagérées.

    Pas de grosses côtes, ce qui m'arrange assez avec mon plus petit développement en 30/32 (soit 2m). Avec la remorque qui fait 8kg, chargée à 15kg, autant sur le plat on ne la sent pas, autant dans les côtes elle ne se fait pas oublier...

    Première étape : Besancon / Domrémy-la-Pucelle

    Passage de la ligne de partage des eaux. Celle-là, entre la Méditerranée et la Mer du Nord, je ne l'ai jamais franchie auparavant...

    Plus d'eau dans la gourde. Je commence à guetter un peu les cimetières, les fontaines publiques. Rien. Et je vois un type devant sa porte. Je m'arrête, et lui demande s'il peut le donner de l'eau. Il m'invite à rentrer chez lui, me remplit ma gourde avec une eau minérale genre Vichy,un peu salée, et me propose une crème dessert. Ça tombait bien, j'avais un petit creux... On discute un peu, un Flamand qui s'est instalé là, qui vit seul, qui ne voit pas grand monde et profite des occases pour taper la discute...

    Et j'arrive à Neufchâteau, où j'avais vaguement prévu de m'arrêter. Là ou le bled d'après, Domremy-la-Pucelle. Comme j'étais plutôt bien, pas trop fatigué, j'ai décidé de pousser un peu plus loin, une grosse dizaine de kilomètres, soit une demi-heure.

    A Domremy, un bistro, mais qui ferme. Pas moyen de boire une bière. Heureusement, pas loin, il y a un magasin pour touristes, avec plein d'oriflammes et de moyenâgeries à propos de Jeanne la bonne Lorraine,et surtout un distributeur de canettes de bières fraîche. Ouf! Sauvé!

    Je fais les 200 mètres qui me séparent du camping, et me retrouve dans une vaste prairie avec juste une toute petite tente dans un coin. Comme il y a une table en plein milieu de la prairie, je m'installe à proximité et vais prendre ma douche.

    Première étape : Besancon / Domrémy-la-Pucelle

    Là, une installation des plus originale: un robinet poussoir sur chaque tuyau d'arrivée, un pour l'eau froide, un pour l'eau chaude. Et bien sûr, pas la même durée... On appuie sur les dux en même temps, tout va bien, l'eau est tiède. Mais le robinet d'eau chaude, qui est plus court que son voisin s'arrête. Donc l'eau devient froide. Alors on rappuie sur le bouton d'eau chaude; Ahhh! ça redevient tiède.

    Mais l'eau froide, cette fois-ci s'arrête à son tour. Donc on se brûle ! etc...

    Première étape : Besancon / Domrémy-la-Pucelle

    Une fois rafraîchi, je vais à l'office régler mon dû. L'employé municipal est vraiment très sympa, on passe un peu de temps à discuter de choses e d'autres, mais nous sommes interrompus par l'arrivée d'un camping-car. Que d'affluence !

    Comme il y a un vélo près de la petite tente, je vais voir, histoire de discuter entre cyclos. Le campeur est une campeuse d'une trentaine d'années et vraiment ravissante, ce qui ne gâche rien. Elle vient ... d'Amsterdam, et se rend à Barcelone, elle a prévu trois semaines en faisant des étapes de 80 kilomètres par jour. A voir son équipement, elle n'est pas à son premier voyage. La tente est top, il n'y a pas une chiée de sacoches sur le vélo, tout semble très fonctionnel.

    On a parlé un peu de Jeanne d'Arc, elle a été surprise d'apprendre que le symbole avait été récupéré par l'extrême droite française. Mais je n'ai pas tapé l'incruste, elle est du genre "routarde solitaire", bien contente d'échanger un peu, mais aussi bien contente qu'on lui foute la paix. Aussi je la laisse tranquille dans son coin et vais me préparer à manger...

    Riz cuit avec le peu qui e reste de la cartouche de gaz, maquereau balancé dans le riz.

    Le linge sera humide demain, le soleil s'est couché. Il sèchera bien demain, accroché sur la remorque, s'il ne pleut pas...

    Pas mal de cloches dans les églises environnantes (3 dans un rayon de 5 km). A côté, Buis, c'est silencieux !

     


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  • Seconde étape: Domrémy / Douzy (Sedan)

    Seconde étape: Domrémy / Sedan

    Une grosse étape de 180 km, globalement descendante. Vers la fin des petites bosses qui finissent par user un peu.

    Sur le coup de midi, je me suis arrêté à saint Mihiel dans une boulangerie qui faisait une formule hamburger/boisson à 7,50 euros.

    Dans l'après midi, coup de téléphone de Daniel qui me demande si tout se passe bien, si la remorque (qu'on a fabriquée ensemble) se comporte bien. Je lui réponds que oui, tout baigne, et Crac ! une dizaine de bornes plus loin, un des ressorts de suspension casse et je répare grâce aux tendeurs que j'avais emmenés à profusion (en prévision, car j'avais une confiance limitée dans ces ressorts antiques tirés des tiroirs de l'atelier de Serge).

    Et puis une crevaison à 6 km du camping de Douzy. Là c'est pas de bol, au moment où on se dit qu'on touche à la fin, qu'on est concentré sur la douche et la canette à venir, pchhhiii !

    En l'occurrence, ça n'a pas fait de bruit, mais la roue avant droite était bien à plat. J'ai regonflé un coup, histoire de voir si la crevaison était lente ou pas. Comme elle l'était, j'ai continué et regonflé une fois encore avant d'arriver au camping.

    Quand on s'est réhydraté, qu'on a pris une douche, planté sa tente, la réparation d'une crevaison ça devient une petite affaire de rien du tout, pas du tout comme quand on est un peu à la bourre le soir pour arriver au camping.

    Du coup, je n'ai pas pris de photo ce jour-là, parce que je n'ai pas pris le temps -bêtement- de m'arrêter pour ça, et puis, à la fin, parce que je n'avais plus trop de temps. Les paysages étaient jolis, car j'ai suivi le cours de la Meuse un grand moment, mais pas très variés. Le camping était sympa, séparé de la route par un étang assez grand. On entendait un peu les camions, mais je ne les ai pas entendus longtemps....


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  • Il a plu toute la nuit. Ma tente toute neuve (Une Décathon une place de 1,5kg) est vraiment très bien faite dans tous les petits détails...

    Et j'ai continué de suivre la trace que je m'étais préparée. Je pense que j'aurais dû plutôt regarder les guides touristiques, car j'ai complètement zappé Charleville-Mezières et la vallée de la Meuse.

    Troisième étape : Douzy / Namur

     

    Troisième étape : Douzy / Namur

    Comme on peut le voir sur le profil de l'étape, les 100 premiers kilomètres sont dans les bosses ardennaises, les 20 derniers sur les rives de la Meuse. Je pense que si j'avais suivi gentiment le cours de la Meuse, j'aurais fait certes davantage de kilomètres, mais j'aurai évité toutes ces côtes...

    Après Sedan, ça grimpe sec. Presque un peu trop long sur ma plus petite vitesse, avec ma remorque derrière. La frontière est passée au point culminant de la journée, mais aussi de tout le parcours. 400 mètres d'altitude, ce n'est pas le Ventoux, mais quand même. Cette première côte n'est pas la seule de la journée...

    Troisième étape : Douzy / Namur

    Mon parcours passe pas loin de Huy, là où habite mon pote Jérôme. Je ne l'avais pas contacté les jours précédents, car je ne savais pas trop où je serai et si Huy serait ou pas à la fin d'une étape. J'attendais de voir. Partant de Sedan, ça me paraissait jouable de faire étape à Huy, donc je lui envoie un message dans la matinée...

    Les Ardennes, donc. Pas vraiment de la grosse côte, mais de la côte qui use. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre et ai regagné la vallée de la Meuse, avec des villes plus conséquentes, et surtout du plat ! Sur le parking d'une supérette où je m'étais arrêté pour me ravitailler, un récupérateur d'huile de friture ! Trop drôle ! Vraiment, la réputation des Belges en matière de frites n'est pas galvaudée !

    Troisième étape : Douzy / Namur

    J'arrive à Dinant. Quelle belle ville ! De hautes falaises grises dominent la Meuse. Ça ressemble un peu à la Vallée du Doubs du côté de Baume-les-Dames, mais en plus grand, en plus grandiose, ou à celle du Danube à certains endroits où de belles bâtisses ont été construites sur les berges.

    Troisième étape : Douzy / Namur

    Troisième étape : Douzy / Namur

    Les kilomètres défilent en descendant la vallée de la Meuse, mais pas de nouvelles de Jérôme... Arrivé à Namur (très belle ville également), je me dirige vers le camping, situé à une dizaine de kilomètres l'Ouest de la ville, et je m'installe dans un camping situé en haut d'une rue à au moins 15%. J'arrive, les cuisses un peu en feu, plante ma tente dans un coin peinard, à côté d'une table (très important, la table!) et à ce moment-là, Jérôme m'appelle !

    Il faut dire que Jérôme n'est pas un excité du téléphone portable, je le soupçonne de ne le regarder qu'un petit coup, le soir, quand il y pense... :-)

    Bref, trop tard, Cette fois-ci, Huy n'est plus tout près, à 2 bonnes heures de mon camping, et puis il est tard, et puis la tente est plantée. Bon, allez ! ce sera pour le retour !

    Troisième étape : Douzy / Namur

     


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  • Quatrième étape: traversée de la Belgique.

    Quatrième étape: traversée de la Belgique.

    "Ah! Ah!" Me dis-je en regardant sur mon smartphone le profil de l'étape du jour. Une bosse, puis que de la descente et du plat sur la fin ! Fastoche !

    Oui mais dans ce coin-là, certaines routes, au mieux c'est comme ça:

    Quatrième étape: traversée de la Belgique.

    Et au pire, comme ça. Des pavés disjoints et alignés. Les petites roues de 406 sautent de pavé en pavé, je m'attends à chaque mètre que la remorque se désagrège, les rivets qui se dévirotent, les paliers de suspension qui se dévissent, les axes de bras de suspension qui cassent, enfin, le cauchemar...

    Quatrième étape: traversée de la Belgique.

    Du coup, les descentes se font sur les freins, à une vitesse inférieure à celle de la montée. Et le temps passe, et la moyenne est catastrophique...

    Au bout d'un moment, j'arrive sur des routes plus roulantes et je commence à espérer le soir à mon étape, pas de loin de Bréda, de l'autre côté de la frontière, chez les Néerlandais..

    J'approche de Breda, du camping que j'ai repéré sur GoogleMaps. Le soleil est bas, le niveau de la batterie du smartphone aussi. Mais c'est bon, je suis arrivé !

    Sauf que...

    Le camping, ce n'est pas un vrai camping. J'en ai fait le tour. Des allées, des bungalows partout, en fait c'est un camping de résidents. Pas de bloc sanitaire pour remplir sa gourde, prendre une douche, brancher son smartphone. Un genre de lotissement avec des bungalows à la place de pavillons. Pas d'autre camping aux alentours, de toute façon je n'ai plus de batterie (J'ai oublié ma powerbank à Besançon). Mal barré, le bonhomme. En plus j'ai n peu bourrinné les derniers kilomètres, dons j'ai un peu transpiré et du coup, avec le soleil qui se couche et la température qui fraîchit, je commence à cailler.

    Et je vois un homme et une femme qui discute devant chez eux. Je leur explique que je suis "very disapointed, very tired and with a low level in my smartphone. No phone, no map, nothing :-(". Le smiley, c'est parce que je n'ai pas fait de selfie de ma face au moment où je leur disait cela, mais c'est une très bonne illustration...

    Le premier me propose de charger mon smartphone, et finalement la seconde me propose de planter ma tente dans son espace "en étant très discret parce que c'est interdit et que les voisins sont capables de la dénoncer".

    En attendant qu'il fasse bien noir, je prends une douche chez Johanna qui me prête sa salle de bain. et ensuite on a discuté tous les trois, le voisin, mon hôtesse et moi. En français, qu'ils parlent tous deux très bien.

    J'ai ensuite planté ma tente en catimini, mangé ma salade de crudités et des gaufres industrielles, bien sucrées bien grasses, que j'avais achetées en route.

    Au final, dans ma malchance, j'ai quand même eu les mêmes prestations que dans un vrai camping, avec en plus l'excitation de l'Interdit :-)

     

     


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