• Pour faire un voyage à vélo, grosso-modo, il y a deux techniques: la technique "roots" qui consiste à ne rien préparer, à partir le nez au vent, et improviser au fur et à mesure. Super sympa dans l'esprit, surtout si l'on n'a pas de contrainte de durée de voyage, et celle qui consiste à un minimum de préparation pour équilibrer les étapes en fonction des difficultés de terrain et des capacités d'hébergement.

    Bien évidemment, la seconde technique n'empêche pas, sur le terrain, d'improviser, mais elle a l'avantage de donner un "plan de route" qui s'avère nécessaire si l'on ne dispose qu'un temps limité pour le voyage.

    La première fois que cela s'est imposé pour moi, c'était pour la traversée du Canada qui s'est effectuée en 42 jours, durée impossible à déterminer a priori sans une étude du relief et des infrastructures routières (au Canada, pas de problème de ce côté-là)

    A titre d'exemple, voici comment on peut programmer un déplacement, ici sur plusieurs jours, mais la méthode est la même pour un déplacement plus long. Nis (Serbie)-Sofia (bulgarie) en passant par le remarquable site géologique de Belogradchik.

    La première chose à faire est de recourir à un logiciel de routage (VisuGPX, Komoot, etc) pour déterminer une route envisageable à vélo. Dans le cas de la Bulgarie, les petites routes sont sympa, empruntées par beaucoup de véhicules différents (camionnettes, voitures, charrettes à traction animale, etc), ce qui fait que globalement, tout le monde fait attention à tout le monde, ce qui est une excellent principe? A éviter absolument: les routes à camions où la circulation à vélo est très dangereuse et donc à proscrire.

    A la relecture de cet article, deux mois après la fin de notre voyage, j'ajoute qu'il ne faut pas toujours faire une confiance aveugle aux logiciels de routage:

    • les traces proposées ne sont pas toujours judicieuses
    • Komoot propose parfois des tracés qui ne tiennent pas compte des réalités de terrain (entre autre des postes frontières)

    Je reviens sur ces deux points à la fin de cet article.

    En première approche, Komoot me donne 331 km et 4310 m de D+. A priori, ce sont les deux principaux critères dont il faut tenir compte:

    • On peut faire une étape longue si le dénivelé n'est pas trop important
    • On peut faire une étape à gros dénivelé si le kilométrage n'est pas trop long

    Après, c'est une affaire de forme physique...

    U  troisième critère (et non des moindres) est celui de l'hébergement. Ici, le camping est privilégié. (En Bulgarie relativement peu de campings, mais celui de Belogradchik est sympa, je le sais pour y être passé. Donc étape: Belogradchik. 115 km et 1700 m. C'est évidemment trop, surtout pour une toute première étape. Il s'agit donc de couper ce tronçon en deux, par exemple en faisant ne étape intermédiaire à Knjazevac, où GoogleMaps (qui est mon ami sarcastic) m'indique aucun camping, mais profusion d'hôtels bon marché. Cela fera une étape de 56 km pour 1040 m de D+. Acceptable, surtout avec le confort d'une chambre d'hôtel -et certainement d'un petit restau) le soir.

    L'étape suivante est donc Knjazevac-Belogradchik, 56 km également mais avec seulement 640 m de D+. On peut espérer une arrivée assez tôt, et une visite de la ville, avant (ou après) s'être installé au camping (qui est en retrait de la ville)

    eses     

    Il ne reste qu'à consigner ces informations dans un tableur, ce qui permettra de déterminer chaque étape, le kilométrage et le dénivelé cumulé depuis le départ

    ... et ainsi de suite

    Les traces proposées par les logiciels de routage ne sont pas toujours judicieuses:

    Dans l'exemple précédent, l'étape entre Knjazevac et Belogradchik, les deux logiciels Komoot et VisuGPX m'ont indiqué un itinéraire qui passe par la montagne, avec la traversée d'un champ situé sur la ligne frontière. Le probleme est politique, ou administratif, car cette route ne passe pas par un poste frontière.

    Autrement dit, l'entrée en Bulgarie est illégale, d'autant que la Serbie ne fait pas partie de l'Europe, alors que la Bulgarie oui. Nous avons sur place modifié notre route pour passer plus au nord par un poste frontière.

    Komoot propose parfois des tracés qui ne tiennent pas compte des réalités du terrain.

    Outre le fait que parfois il propose des chemins de terre tout juste praticables, il refuse par exemple de vous faire prendre l'autoroute. Cela peut paraître normal , mais sur le terrain il en va autrement. Par exemple, le passage de Bulgarie en Grèce, du côté de Kulata, ou celui de Macédoine du Nord en Serbie, vers Tabanovtsé, ne peuvent se faire que par l'autoroute, car les postes frontière sont sur l'autoroute et pas ailleurs. Il est donc tout à fait indiqué (et même obligatoire) de prendre l'autoroute pour passer la frontière.

    Komoot va donc vous proposer une trace improbable qui passe par des chemins détournés, évitant le poste frontière et donc vous conduisant à traverser de manière illégale.

    Dans ce cas, je trace avec VisuGPX, point par point, pour passer par l'autoroute, puis j'importe le fichier GPX dans Komoot (en lui interdisant de le modifier, ce qu'il fait volontiers)


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