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Mercredi 1er août Kovin – Dobra
« Attendez, j’ai un truc qui frotte... »
On n’avait pas fait cent mètres depuis l’hôtel où nous avions passé la nuit, que Bernard s’arrête devant une toute petie épicerie, au bas de l’immeuble miteux que j’avais pris en photo la veille.
Pas grave : un serre-tringle de garde-boue à l’arrière qui est en train de se faire la malle. Pendant que nous étions en train de réparer, l’épicier sort de sa boutique avec trois bouteilles d’eau minérale, et sans rien dire, en pose une sur chaque vélo !
On en revenait pas… Une fois encore l’accueil et la gentillesse des Serbes…
Nous sommes partis ensuite sur une route assez plate, avec quand même quelques ondulations.
Des villages traversés, avec des scènes quotidiennes (?) de la vie à la campagne..
Une réserve ornithologique malheureusement défigurée par des lignes à haute tension. Une pancarte qui nous indique la piste pour rejoindre Banatska Palanka, le bled où nous devons prendre le bac. Forts de nos expériences antérieures, on l’ignore superbement et préférons faire un détour de 8 kilomètres pour rester sur le goudron.
Quand on arrive, le bac est plein, bourré à craqué, prêt à partir. Impossible d’y trouver une place, même pour un seul vélo.
Alors on se pose et on attend le suivant. D’ordinaire, il n’y en a qu’un à cette heure là, le suivant est trois heures après. Par bonheur, il a fait deux voyages consécutifs, ce qui fait qu’on n’a pas attendu trop longtemps.
Le bac est une barge d’un âge avancé, poussé sur le côté par un tout petit remorqueur qui date de la même époque, ainsi que les câbles. Mais ça traverse quand même le Danube et on finit par accoster à Ram, petit patelin sur la rive droite protégé par une forteresse.
Une belle côte pour remonter sur le plateau, une belle petite route toute défoncée et on redescend sur la rive qu’on ne quittera plus pendant quelques kilomètres jusqu’à Zatonje.
On arrive à Srebno Jerezo, où on est sensé faire étape, mais il est 13h! Par contre on a faim, et on décide de pousser jusqu’à Veliko Gradiste, un bourg un peu plus loin, où on aura bien du mal à trouver une épicerie.
En ville c’est un peu bizarre : des gens très aisés, manifestement, d’après les villas et les bagnoles, et des Roms...Ambiance bizarre, on décide d’aller plus loin. A la sortie de la ville, on passe par une grande avenue transformée en stands de foire. On y trouve un peu de tout, des hachoirs à viande, des portails en fer forgé, et même des plaques funéraires ! Bernard, qui roule devant moi, pique un fou-rire et je le vois se tortiller -plus que d’habitude- sur son vélo.
On quitte un peu le Danube, on monte des petites côtes et puis d’un seul coup, on aperçoit au loin une sorte de grand lac fait par le Danube, avec tout au bout un défilé aux parois abruptes protégé par une forteresse : les Portes de Fer !
Nous sommes impressionnés à la fois par la beauté du site et par le fait que c’est un point important de notre route, sorte de balise d’un défilé qui nous emmènera à la frontière bulgare .
Un peu avant Dobra, il y a deux campings. On choisit le second, qui nous paraît mieux aménagé, et surtout niché dans un vallon assez loin de la route principale.
Bon choix. La proprio est adorable, nous accueille avec des boissons fraîches, veille discrètement à ce que nous ne manquions de rien. Nous sommes 8 au total : une famille de 4 Polonais en voiture-caravane. On les avait croisés sur la digue 20 kilomètres avant, alors qu’ils se promenaient à pied et on avait échangé quelques mots, et puis une petite Française qui voyage toute seule, qu’on a déjà vue plusieurs fois depuis une quinzaine de jours. Des fois elle est devant, des fois derrière, des fois elle prend le train, et le hasard fait que de temps en temps on partage le même camping.
En l’occurrence, on a passé pas mal de temps à se raconter nos différents itinéraires et ce qui nous est arrivé aux uns et à l’autre…
Une soirée rallongée par la réparation de la pompe du réchaud à gaz, avec une rondelle en plastique découpée dans le couvercle d’une boite de rustine (j’avais déjà fait ça il y a trois ans, ça avait tenu trois ans, et une nuit bien au calme, où nous avons été bercés par les doux ronflement de Bertrand, notre bûcheron Canadien...
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