• Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Pendant que je rédigeais mon texte sur Roussalka, un message est arrivé sur mon téléphone : chambre indisponible… Tu parles… Une nuit, ça n’intéresse personne, surtout dans un coin touristique et surtout un week-end.

     

    Au réveil, on décide donc d’un plan B : ne pas chercher à prendre le train à Varna, mais plus loin dans la campagne, là où il y a moins de touristes.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    Après le petit déjeuner, pris chez Gosha, on prend la route côtière entre Kavarna et Baltchik. Pas si côtière que ça, car au début elle ne reste pas vraiment au bord de la mer.

     

    Baltchik, c’est le Ste Maxime bulgare, très jolie station côtière. Pourtant subsiste une verrue en béton, un silo devenu inutile, et dont la vue ne semble déranger personne…

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    ça, c’est très bulgare : laisser pourrir un bâtiment dans une zone assez chouette, alors que chez nous, il y aurait des associations qui se formeraient pour en accélérer la démolition. Ici, on a vraiment l’impression que tout le monde s’en fout.

     

    Paradoxalement, au bout d’un moment, on finit par intégrer ces verrues visuelles. Bon, je ne dis pas, des fois, quand on veut faire une photo, c’est compliqué pour ne pas prendre en premier plan de transformateur pourri ou le bâtiment industriel d’une autre ère complètement délabré...

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Mais restons positif… Baltchik est une très belle ville, colorée, fleurie, ensoleillée, avec cette lumière particulière des stations balnéaires de bord de mer.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Nous quittons le bord de mer et nous nous engageons dans une vallée qui s’enfonce vers l’Ouest. Hé oui… on est sur le chemin du retour (j’ai failli écrire : on est sur le retour, mais ça ce n’est pas un scoop, c’était déjà vrai à l’aller…)

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Dans cette vallée, des vignes sur une assez grande surface. J’étais en train de me demander comment les prendre en photo quand je vois une sorte de tourelle surmontée d’une cabane. En haut, le gardien de la propriété. Je m’arrête, lui demande si je peux prendre une photo du haut de sa « terrasse ». On communique avec deux mots d’anglais, trois mots d’allemand, le raisin sert uniquement pour le vin : Cabernet,Sauvignon, Chardonnay: ça, c'est international, comme langue.

     

    Au moment de partir, il me fait signe de me servir, assez loin dans les plants, une grappe.

     

    Super sucré ce raisin, pour dire qu’il n’est pas destiné à la table. Je le remercie et rejoins mes camarades qui ont pris de l’avance.

     

    Au bout d’une longue ligne droite, on tourne à gauche, et la route commence de monter. Pas bien fort, dans les 5-6 %, mais pendant quatre ou cinq kilomètres. En fait on est remonté sur un plateau à300 mètres d’altitude.

     

    On s'est arrêté en haut de la côte, dévoré la grappe de raisin et trois malheureuses pêches qui nous restaient...

     

    Une route à voies, deux montantes, sur laquelle ne roulent que des voitures, vite et mal.

     

    Qu’on se le dise, le Bulgare conduit comme un pied (Bernard me suggère comme un sauvage). Disons qu’ils conduisent comme des pieds sauvages. Trop vite, au dessus de leurs moyens, avec des bagnoles dont la majorité seraient refusées aux contrôles techniques chez nous, et semblent incapables d’anticiper quoi que ce soit.

     

    Sur une route à deux voies montantes, ils sont redoutables. Dans n’importe quelle situation ils nous dépassent, même s’ils sont eux-même dépassés.

     

    Au bout d’un moment j’en ai eu marre et j’ai roulé au milieu de ma voie. Du coup il a bien fallu qu’ils anticipent. J’ai bien eu des coups de klaxon, mais de toute façon ils klaxonnent tout le temps, et de la même manière pour t’engueuler ou pour t’encourager…

     

    On quitte enfin cette route infernale. A l’arrière plan on voit encore la baie de Baltchik/Kavarna fermée au nord par la Pointe de Kaliakra, perdue dans la brume.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Une photo prise rien que pour mes cousins d’outre atlantique : les arbres arrivent sur la route, les branches sont souvent au dessus de l’asphalte. On voit bien qu’ils ne craignent pas les orignaux, icitte…

     

    Une route toute droite, pas un bled, pas un arbre, pas d’ombre. Le soleil plombe et nous on se dessèche. Bientôt on n’aura plus d’eau. On décide de s’arrêter au prochain bled, Kalimantsi pour aller au ravitaillement. Pas d’épicerie, mais on passe devant un mehana, sorte de restau de plein air.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Mais vraiment classe de chez classe. On se dit « on essaie ? ». Outre le fait qu’on n’est pas vraiment habillé en dimanche comme tout le monde, on ne sent pas très bon non plus. D’un autre côté, il y a des écuries avec des chevaux, on se dit qu’en restant sous le vent, ça devrait aller.

     

    Ce restaurant de plein air est en fait un ancien khan (vous vous souvenez, au Scrabble?), sorte de ferme fortifiée avec une très belle maison de type bulgare et des dépendances (écuries, basse-cours, etc.). L’une d’elle est aménagée en salle de restau à la déco très chargée, dans le style rural…

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    On nous place dans à une table un peu éloignée, plutôt en hauteur, et une très agréable serveuse vient prendre la commande. Elle parle très bien en anglais, mais nous propose de parler en français, qu’elle parle très bien également. Rapide, efficace, débordée à cause du monde. Elle aurait aimé avoir un peu plus de temps pour parler français avec nous, visiblement elle doit adorer notre langue.

     

    En partant elle nous a répété au moins trois fois qu’on était les bienvenus et qu’on pouvait revenir quand on voulait…

     

    C’est aussi ça la Bulgarie, des gens d’un abord parfois austères, mais qui feraient n’importe quoi pour rendre service…

     

    Elle nous a vanté la tarte « home made », qu’on a fini par prendre bien qu’on n’ait plus faim. Grosse portion de gâteau à la crème, excellent au demeurant, mais qui nous rendra un peu moins alerte dans la côte d’après.

     

    On n’a qu’une quinzaine de kilomètres à parcourir pour atteindre notre but, Suvorovo, dans laquelle il y a une gare et un hôtel.

     

    La gare, on n’a pas cherché, mais sur la façade de l’hôtel, une pancarte « A vendre » (en russe), mais notre équipe est polyglotte, comme vous le savez…

     

    Des gamins à vélos, qui étaient venus voir nos engins, nous disent de les suivre «  Hôtel, hôtel ! »

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Nous voilà à traverser le patelin, escortés par des gamins fiers comme pas deux, qui nous emmènent dans une autre mehana, mais avec chambres. La patronne ne rigole pas, hésite à nous prendre rien qu’une nuit , mais finit par se déride quand on lui dit qu’on prendra aussi le repas du soir. On a vu après l’avis de décès d’un jeune d’une petite trentaine d’années, affiché sur la porte. Ceci explique cela.

     

    Chambre simple, mais avec tout ce qui nous faut ; trois lits et une douche.

     

    Un tour en ville, où il y a du Wi-Fi pour planifier pour demain. Les horaires de train, les possibilités d’hébergement, etc. et on revient au bercail, à cette terrasse dans un jardin fleuri.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Y’en a qui sont plus malheureux, non ?

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 12 Août 2018 à 21:33

    - sympas, les lustres du  restau. 

    - bonne chance et bon courage pour les trains, ça devrait être rock'n roll, ça, encore

    - pas crédibles, les bouteilles d'eau sur la dernière photo !!

     

     

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    2
    Lundi 13 Août 2018 à 09:19
    On avait bu kes bieres avant. Une de plus, ça eut été de trop...
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