• Après un passage à la pointe de Kaliakra, nous sommes revenus à Balgarevo pour prendre la route de Sveti Nicola, terminus à Roussalka.

    Mes derniers  souvenirs remontent à l'été 70, il y a 48 ans, mais je crois me rappeler que la plaine était nue, écrasée de soleil. Il y a aujourd’hui davantage d’arbres me semble-t-il, et des plantations gigantesques d’arbres fruitiers, des pommiers en particulier.La route mène tout droit sur la mer, la cassure, la descente, et en bas de nouveau bâtiments, avant l’ancienne barrière, qui existe toujours, mais qu’on ne peut franchir sans être passé au préalable à la réception, située à gauche de la route, devant un immense parking qui accueille les voitures de visiteurs pour la journée.

     

    1968 - 2018: Roussalka 

    En s’acquittant de 6 leva par personne, on obtient un bracelet de couleur au poignet avec lequel on peut entrer.

    Ce qui m’a frappé au premier abord, c’est la luxuriance de la végétation. Les arbres sont devenus immenses, on ne voit pratiquement plus le « Papagal », l’ancienne réception qui est devenue une salle de fitness.

     

    1968 - 2018: Roussalka 

    Les deux maisons identiques, dont une était occupé par mon père existent toujours et sont entretenues.

    1968 - 2018: Roussalka

     La petite crique de la voile a été massacrée par une mauvaise jetée en ciment et une autre en ferraille qui ne sert à rien ? Plus un bateau là, plus même une barque de pêche, comme il y en avait encore quand le Club Européen du Tourisme a débarqué, en 68.

     

    1968 - 2018: Roussalka 

    Les douches chaudes et sulfureuses sont toujours là, une partie est récupérée pour emplir des vasques en plein air dans lesquelles trempent des touristes...

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Le restaurant existe toujours, avec beaucoup moins de salles, car le nombre de couverts servis est ridicule, je crois qu’il n’y a à présent qu’un buffet minimaliste qui n’intéresse pas grand monde. En fait, la majorité des gens qui viennent ici le font comme nous, à la journée, rares sont ceux qui séjournent.

     

    1968 - 2018: Roussalka

    1968 - 2018: Roussalka

     Et les salles de restaurant non utilisées ne sont plus du tout entretenues...

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Le bar n’a pas changé, la scène non plus, à part une horreur de toit qu’ils ont mis pour protéger les musiciens (?) du vent et de la pluie, et qui masque la vue magnifique sur la baie, derrière.

     

    1968 - 2018: Roussalka

    1968 - 2018: Roussalka

     Le rocher « Tolboukine » est toujours là, naturellement. Une belle houle qui le faisait sortir de temps à autre m’a permis de le montrer à Bernard et Bertrand. Je leur ai bien sûr raconté l’histoire du hors-bord de ski nautique et de son chauffeur au strabisme convergent qui se la pétait comme pas deux, et qui s’était payé Tolboukine un matin avec son rafiot…

    Les bungalows utilisés par les touristes sont soit d’anciens bungalows qui ont été modifiés avec des ouvertures plus larges, soit de nouveaux, carrément construits devant les anciens.

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Les espaces verts sont impeccablement tenus, le gazon tondu, les allées pavées en bon état. Tout ce qui est utilisé est entretenu comme il faut. 

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Nous sommes allés nous baigner à la Grande Plage, je ne me souvenais plus de ces bacs circulaires en terrasse qui contiennent le sable, et au milieu desquels sont plantés des parasols. L’eau était bonne, on a joué un peu dans les vagues et on s’est un peu raboté sur les cailloux qui affleurent le sable, sous l’eau. Ça aussi, je ne m’en rappelais plus, mais ça m’est vite revenu. 

     

    1968 - 2018: Roussalka  

     

    Le théâtre, lui aussi, est totalement abandonné. C’était un lieu assez sympathique, un peu à l’écart, dans de grands arbres. Mais qui aujourd’hui serait intéressé ne serait-ce que par un peu de culture, de musique ? Roussalka est devenue un écrin pour beaufs qui viennent là pour la plage uniquement.

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Si tous ces espaces à touristes ont encore belle allure, tous les bungalows inutilisés -en fait presque tous les anciens- sont laissés à l’abandon. Des scellés ferment leurs portes, je suppose que cela permet de voir du premier coup d’œil si le bungalow a été squatté ou non.

     

    1968 - 2018: Roussalka

    1968 - 2018: Roussalka

     Dans des temps moins anciens, des conditionneurs d’air avaient été installés (il n’y en avait pas, bien sûr, il y a cinquante ans), preuve que les bungalows ont été utilisés à une certaine époque.

     

    1968 - 2018: Roussalka

     Curieusement, bien que certains bâtiments tombent en ruine, que les crépis soient détériorés, que les rambardes des balcons se désagrègent sous la pourriture, il se dégage un charme incroyable de ce village abandonné

     

    Est-ce parce que je l’ai connu plein de vie, que j’ai joué du haut de mes treize ans à me perdre dans les ruelles et les passages incroyablement bien conçus par l’architecte originel ?

    En prenant mes photos de toute cette désolation, paradoxalement, je n’ai pas ressenti de tristesse, mais j’ai été pris par le charme de cette architecture qui doucement, se confond dans la verdure qui reprend ses droits.

    1968 - 2018: Roussalka 

    J’avais très peur d’être très déçu. Globalement je ne le suis pas. En particulier la mer est très propre, sans aucun déchet flottant ou déposé sur les plages. Pourtant les épiciers du coin distribuent des sacs plastiques à tout bout de champ.

    1968 - 2018: Roussalka

     

      J’ai une dernière fois visité cet endroit de perdition sur la plage, une sorte de bar troglodyte très peu éclairé, dont l'activité commençait fort tard, et qui n’a pas changé.

     

    1968 - 2018: Roussalka 

     

    Et puis nous sommes repartis, j’ai grimpé la côte sur mon vélo, en pensant fort à mon père, qui aimait lui aussi le vélo,

    Il a dirigé le village de vacances de Roussalka les trois premières saisons, en 68, 69 et 70.

     

     


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  • Quel plaisir de quitter un peu les sacoches pour se promener, quelle sensation de légèreté !

    On s'est arrêté à Kavarna dans une boulangerie pour compléter notre petit déjeuner. Deux cyclistes, le père et le fils sont venus voir nos vélos et discuter avec nous. Bien sûr, comme d'habitude, je leur ai fait l'article, mais ils m'ont un peu pris pour un mythomane...

     

    A la sortie de Balgarevo, qui vois-je dans le rétro en train de doubler mes pingouins? Mes deux cyclistes. J'accélère un peu, et je vois le père qui pique un sprint, son fils dans sa roue, pour me dépasser.

    Ok. Aujourd'hui j'ai posé mes 20 kilos de bagages. J'accélère, et quand le premier (le père) arrive à ma hauteur, je lui dis avec un grand sourire "It will be very hard for you!". Je lui ai mis les vingt mètres réglementaires pour pas qu'ils prennent mon aspi (il y avait un vent de face assez fort), et je les ai emmenés comme ça 6 kilomètres plus loin, au bout de la route, en les laissant faire le yoyo. Et puis, uniquement  pour assurer la promotion du vélo couché en Bulgarie, j'en ai remis une bonne couche dans le dernier kilomètre.

    Ahhhhhh ! ça fait du bieeeeeen !

    Il sont arrivés un petit moment après, avec un grand sourire. Ils n'en revenaient pas qu'avec mon vélo, équipé rando (Marathon plus en 35 à l'avant et marathon plus tour en 47 derrière) je puisse aller plus vite qu'eux...

    Du coup ils m'ont demandé mon adresse Facebook (apparemment en Bulgarie les gens l'utilisent énormément).

    Bertrand et Bernard sont arrivés un peu plus tard, et nous sommes entrés sur le site de Kaliakra (3 leva).

    Samedi 11 août : visite de Kaliakra et de Roussalka

    Kaliakra, c'est un peu comme la Pointe du Raz, mais tournée dans l'autre sens, et beaucoup plus pointue.

    Comme à la pointe du Raz, il y a des vendeurs de saloperies pour touristes, les mêmes d'ailleurs...

    Alors on a acheté deux cartes postales, et on a repris les vélos pour aller à Roussalka.

    On a traversé le champ d'éoliennes dont parfois les alignements donnent le vertige...

    Samedi 11 août : visite de Kaliakra et de Roussalka

     

    Retour à Balgarevo, Sveti Nicola, qui est devenu un très joli village, ligne droite sur le plateau et la descente sur Roussalka.

    Ici, les falaises ont reculé de quelques centaines de mètres pour donner naissance à une boutonnière verdoyante. Dans ce lieu magique a été construit un village de vacances que mon père dirigeait, en 68, 69 et 70.

    J'y ai passé de très belles vacances d'été et je voulais y revenir, comme une sorte d'hommage à mon papa qui n'est plus là.

    Mes deux complices m'ont fait l'amitié de m'y accompagner, et ils n'ont pas été déçus car ils sont tombés sous le charme de cet endroit magnifique.

    Nous avons visité superficiellement, sommes allés à la Grande Plage et nous sommes baignés. Ensuite j'ai abandonné mes petits camarades pour aller visiter le village, et plus particulièrement les endroits qui ne sont plus utilisés et qui sont laissés à l'abandon.

    J'ai fait une rubrique spéciale pour ceux que ça intéresse (les Anciens de Roussalka), c'est .

    Et puis je les ai rejoins, et nous sommes repartis pour Kavarna.

    La côte pour sortir de Roussalka est terrible, dans les 12-15%...

     

    Samedi 11 août : visite de Kaliakra et de Roussalka

     

    Kavarna est moche, comme la majorité des villes ici, mais fait beaucoup d'efforts pour l'être moins...

    Samedi 11 août : visite de Kaliakra et de Roussalka

     

    Repas dans un super restau du côté de Baltchik avec notre logeuse qui nous véhicule dans sa Land Rover, et galère ensuite pour trouver un hébergement pour demain soir à Varna.

    A date (comme dirait Bertrand), on n'a rien, toutes les réponses sont négatives. On va peut être changer de plan et éviter Varna qui est une destination trop touristique et trop courue en ce mois d'août...


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  •  

    Pendant que je rédigeais mon texte sur Roussalka, un message est arrivé sur mon téléphone : chambre indisponible… Tu parles… Une nuit, ça n’intéresse personne, surtout dans un coin touristique et surtout un week-end.

     

    Au réveil, on décide donc d’un plan B : ne pas chercher à prendre le train à Varna, mais plus loin dans la campagne, là où il y a moins de touristes.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    Après le petit déjeuner, pris chez Gosha, on prend la route côtière entre Kavarna et Baltchik. Pas si côtière que ça, car au début elle ne reste pas vraiment au bord de la mer.

     

    Baltchik, c’est le Ste Maxime bulgare, très jolie station côtière. Pourtant subsiste une verrue en béton, un silo devenu inutile, et dont la vue ne semble déranger personne…

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    ça, c’est très bulgare : laisser pourrir un bâtiment dans une zone assez chouette, alors que chez nous, il y aurait des associations qui se formeraient pour en accélérer la démolition. Ici, on a vraiment l’impression que tout le monde s’en fout.

     

    Paradoxalement, au bout d’un moment, on finit par intégrer ces verrues visuelles. Bon, je ne dis pas, des fois, quand on veut faire une photo, c’est compliqué pour ne pas prendre en premier plan de transformateur pourri ou le bâtiment industriel d’une autre ère complètement délabré...

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Mais restons positif… Baltchik est une très belle ville, colorée, fleurie, ensoleillée, avec cette lumière particulière des stations balnéaires de bord de mer.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Nous quittons le bord de mer et nous nous engageons dans une vallée qui s’enfonce vers l’Ouest. Hé oui… on est sur le chemin du retour (j’ai failli écrire : on est sur le retour, mais ça ce n’est pas un scoop, c’était déjà vrai à l’aller…)

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Dans cette vallée, des vignes sur une assez grande surface. J’étais en train de me demander comment les prendre en photo quand je vois une sorte de tourelle surmontée d’une cabane. En haut, le gardien de la propriété. Je m’arrête, lui demande si je peux prendre une photo du haut de sa « terrasse ». On communique avec deux mots d’anglais, trois mots d’allemand, le raisin sert uniquement pour le vin : Cabernet,Sauvignon, Chardonnay: ça, c'est international, comme langue.

     

    Au moment de partir, il me fait signe de me servir, assez loin dans les plants, une grappe.

     

    Super sucré ce raisin, pour dire qu’il n’est pas destiné à la table. Je le remercie et rejoins mes camarades qui ont pris de l’avance.

     

    Au bout d’une longue ligne droite, on tourne à gauche, et la route commence de monter. Pas bien fort, dans les 5-6 %, mais pendant quatre ou cinq kilomètres. En fait on est remonté sur un plateau à300 mètres d’altitude.

     

    On s'est arrêté en haut de la côte, dévoré la grappe de raisin et trois malheureuses pêches qui nous restaient...

     

    Une route à voies, deux montantes, sur laquelle ne roulent que des voitures, vite et mal.

     

    Qu’on se le dise, le Bulgare conduit comme un pied (Bernard me suggère comme un sauvage). Disons qu’ils conduisent comme des pieds sauvages. Trop vite, au dessus de leurs moyens, avec des bagnoles dont la majorité seraient refusées aux contrôles techniques chez nous, et semblent incapables d’anticiper quoi que ce soit.

     

    Sur une route à deux voies montantes, ils sont redoutables. Dans n’importe quelle situation ils nous dépassent, même s’ils sont eux-même dépassés.

     

    Au bout d’un moment j’en ai eu marre et j’ai roulé au milieu de ma voie. Du coup il a bien fallu qu’ils anticipent. J’ai bien eu des coups de klaxon, mais de toute façon ils klaxonnent tout le temps, et de la même manière pour t’engueuler ou pour t’encourager…

     

    On quitte enfin cette route infernale. A l’arrière plan on voit encore la baie de Baltchik/Kavarna fermée au nord par la Pointe de Kaliakra, perdue dans la brume.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Une photo prise rien que pour mes cousins d’outre atlantique : les arbres arrivent sur la route, les branches sont souvent au dessus de l’asphalte. On voit bien qu’ils ne craignent pas les orignaux, icitte…

     

    Une route toute droite, pas un bled, pas un arbre, pas d’ombre. Le soleil plombe et nous on se dessèche. Bientôt on n’aura plus d’eau. On décide de s’arrêter au prochain bled, Kalimantsi pour aller au ravitaillement. Pas d’épicerie, mais on passe devant un mehana, sorte de restau de plein air.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Mais vraiment classe de chez classe. On se dit « on essaie ? ». Outre le fait qu’on n’est pas vraiment habillé en dimanche comme tout le monde, on ne sent pas très bon non plus. D’un autre côté, il y a des écuries avec des chevaux, on se dit qu’en restant sous le vent, ça devrait aller.

     

    Ce restaurant de plein air est en fait un ancien khan (vous vous souvenez, au Scrabble?), sorte de ferme fortifiée avec une très belle maison de type bulgare et des dépendances (écuries, basse-cours, etc.). L’une d’elle est aménagée en salle de restau à la déco très chargée, dans le style rural…

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

    On nous place dans à une table un peu éloignée, plutôt en hauteur, et une très agréable serveuse vient prendre la commande. Elle parle très bien en anglais, mais nous propose de parler en français, qu’elle parle très bien également. Rapide, efficace, débordée à cause du monde. Elle aurait aimé avoir un peu plus de temps pour parler français avec nous, visiblement elle doit adorer notre langue.

     

    En partant elle nous a répété au moins trois fois qu’on était les bienvenus et qu’on pouvait revenir quand on voulait…

     

    C’est aussi ça la Bulgarie, des gens d’un abord parfois austères, mais qui feraient n’importe quoi pour rendre service…

     

    Elle nous a vanté la tarte « home made », qu’on a fini par prendre bien qu’on n’ait plus faim. Grosse portion de gâteau à la crème, excellent au demeurant, mais qui nous rendra un peu moins alerte dans la côte d’après.

     

    On n’a qu’une quinzaine de kilomètres à parcourir pour atteindre notre but, Suvorovo, dans laquelle il y a une gare et un hôtel.

     

    La gare, on n’a pas cherché, mais sur la façade de l’hôtel, une pancarte « A vendre » (en russe), mais notre équipe est polyglotte, comme vous le savez…

     

    Des gamins à vélos, qui étaient venus voir nos engins, nous disent de les suivre «  Hôtel, hôtel ! »

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Nous voilà à traverser le patelin, escortés par des gamins fiers comme pas deux, qui nous emmènent dans une autre mehana, mais avec chambres. La patronne ne rigole pas, hésite à nous prendre rien qu’une nuit , mais finit par se déride quand on lui dit qu’on prendra aussi le repas du soir. On a vu après l’avis de décès d’un jeune d’une petite trentaine d’années, affiché sur la porte. Ceci explique cela.

     

    Chambre simple, mais avec tout ce qui nous faut ; trois lits et une douche.

     

    Un tour en ville, où il y a du Wi-Fi pour planifier pour demain. Les horaires de train, les possibilités d’hébergement, etc. et on revient au bercail, à cette terrasse dans un jardin fleuri.

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo

     

    Y’en a qui sont plus malheureux, non ?

     

    Dimanche 12 août Kavarna – Suvorovo


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  • Personne ce matin dans la mehana quand nous nous levons. Nous préparons les vélos, on attend encore un peu, il n’est pas tout à fait 8 heures ; En fait hier soir on n’a pas négocié pour le petit déj.

    Je suis sûr que la patronne devait attendre que l’on s’en aille, planquée derrière sa fenêtre, pour vaquer à ses activités asns être obligée de servir un petit déj.

     

    Kaslantienn, nous allons en ville, localisons la poste où Bernard doit déposer son paquet : il a fini par emballer ses freins hydrauliques et un dérailleur qui était un peu tordu pour les renvoyer en France à son adresse.

     

    Bertrand et moi nous nous installons à la terrasse d’un café, et on s’achète des croissants au chocolat et une petite brioche. Devant nous des femmes balayent les trottoirs, scène vue à plusieurs reprises. Elle sont typées « rom », et à chaque fois c’est la même chose. Les autres travailleurs municipaux qui coupent le gazon ou taillent les arbres ne sont jamais typés, mais les femmes qui balayent, oui.

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    On monte l’avenue qui conduit à la gare. Justement, des employés sont en train de rafraîchir les espaces verts, la ville est propre et bien entretenue. La gare est en cours de réfection, la billetterie est destroy, mais le contrôleur nous fera des billets dans le train.

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    Bertrand s'essaie à porter ses bagages façon hockeyeur canadien...

    Le train arrive, une motrice diesel attelée à d’ancien wagons à compartiments. Beaucoup de mal à faire tenir les trois vélos dans l’entrée ; de toute façon après impossible de prendre le virage pour le couloir, et de toute façon le couloir est trop étroit...

    Mais ça n’affole pas le contrôleur. On serait en France, les vélos ne seraient jamais entrés dans le train. Ici, on s’arrange, il y a toujours une solution.

     

    Nous avons un changement à Poveljanovo, près de Devnya. Le second train est « rapide », équipé d’une motrice électrique.

     

    Fort de notre expérience, nous agençons le matériel de manière à ce que cela gêne le moins possible : tous les bagages dans les filets du compartiment, les deux Nazca à la verticale devant la porte des WC (on arrive même à y accéder), et le Méta debout juste avant le couloir.

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    La contrôleuse qui passe de temps en temps et qui voit les améliorations successives du rangement lève les yeux au ciel, fait semblant d’être en colère, mais n’y arrive pas et finit par sourire… A la fin du voyage, elle vient nous avertir que nous arrivons à la prochaine station. Je lui montre mon appareil photo, lui fais signe que j’aimerais prendre une image d’elle, et très gentiment, elle fait semblant de m’enguirlander pendant que je lui tire le portrait. Vraiment drôle, pleine d'humour et de gentillesse…

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    Deux femmes sont entrées dans le compartiment : la mère, très belle, et sa fille, beaucoup moins. Est-ce que je suis plus attiré que par les femmes mûres que par les gamines, mais je trouve que c’est souvent le cas… La race dégénère…

     

    La mère, 45 ans, très sûre de sa plastique, se comporte comme une reine et ne regarde personne. Elle lit. La fille a un regard bovin et ne regarde que ses godasses.

     

    On a eu le vieux râleur à moitié bourré qui a gueulé comme un putois parce qu’il avait du mal à aller jusqu’aux WC. Faut dire, il avait un bide énorme, même sans les vélos il avait du mal à passer dans le couloir…

     

    Après l’altercation avec le vieux con, la Reine liseuse se met à discuter avec Bernard assis à côté d’elle en anglais, et un peu en français. Elle a vécu deux ans à Montréal, du coup Bertrand et elle se mettent à discuter. La fille regarde toujours ses godasses avec ses yeux de veau.

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    On a eu aussi le sosie de Adolf, qui se promène avec une sacoche ornée d’une swastika. Bizarrement, au moment où on débarque du train, et que c’est un peu la panique, il vient nous aider, descend sur le quai, va même ramasser sous le train une bouteille d’eau qui était tombée…

    Une gentillesse incroyable, Comment se peut-il qu’un type comme ça s’amuse à se déguiser en Hitler ?

     

    Bref, on est arrivé à Gorna-Horyahovitsa sans encombre, sans rien perdre, sans trop de stress, surtout pour mes deux camarades qui se sont bien décontractés pendant le voyage.

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

     

    Un petit coup de vélo pour rejoindre le camping. Comme on n’avait rien avalé depuis le matin, on s’est arrêté acheter des fruits à un petit magasin en ville. Une femme nous a fait signe d’attendre, et est revenue avec deux petits pots de confiture de prune, et une prune pour nous expliquer ce qu’il y avait dans ses pots. « Cadeau, cadeau » dit-elle en bulgare. Comme dit Bertrand, « c’est souvent les gens qui n’ont pas grand-chose qui donnent beaucoup ».

     

    Au camping, on est accueillis par une jeune femme qui nous parle en français en roulant des « R ». Adorable. Comme la veille, on voit qu’elle a du plaisir à parler notre langue. Je suppose que ça ne doit pas arriver tous les jours, les français, ici, on n’en voit pas trop, et franchement ça ne me manque pas. Les français à l’étranger, 95 fois sur 100, ça craint, genre gros beauf.

     

    Bref, elle est étudiante en langue, parle français et anglais, et ne sait pas encore si elle se destinera à une carrière d’enseignante.

     

    Pendant ce temps là, Bernard fait tomber ses lunettes : Ping : un verre pété ! Le patron, ni une ni deux, lui propose de l’emmener en voiture à Gorna dans un centre médical, où une occuliste s’est occupé son cas. Il devra y retourner demain pour récupérer ses lunettes remontées avec des nouveaux verres. Coût total : 50 euros. Dans son malheur, Bernard a quand même la chance de péter ses lunettes ailleurs qu’au milieu de la Dobroudja et dans un pays où ça ne coûte pas grand-chose…

     

    Lundi 13 août  Suvorovo – Dragizhevo (mais en train!)

    Journée sans vélo, mais riche en rencontres.

     


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  • Bernard a fort à faire aujourd’hui : aller chercher ses lunettes à Gorna, et peut-être nous rejoindre, Bertrand et moi.

    Mais c’est sans compter sans sa malchance naturelle qui lui faitre-fait tomber son winphone et ce coup ci éclate la vitre. Retour pour lui à Gorna, à vélo cette fois-ci, où il achète un nouveau smartphone, sous Androïd , payé cash sans facture (tombé d'un camion?...)

     

    Bertrand et moi allons dans un premier temps à Arbanasi, où se trouve une église remarquable, l’Église de la Nativité. La route monte à peu près out le temps, mais on n’est pas chargé donc ça va bien.

     

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    On visite au passage un monastère un peu à l’écart de la route, et on arrive à Arbanasi. Très joli, mais le genre d’endroit qui me donne envie de fuir : car de touristes, vendeurs de merdouilles, des hôtels partout, le village refait à neuf comme-si-c’était-ancien.

    On entre dans l’église, effectivement elle est couverte de fresque datant du 17ème siècle. Une guide explique pour un car de touristes italiens (*) que là ça raconte a vie de la Virgina, que là c’est plutôt celle de Jesus Christi. Le mur de gauche, je me suis dit que c’était peut-être la première bande dessinée de l’Histoire.

     (*) Je ne suis pas débile, la guide ne parle pas à l'autobus, le car est une unité de mesure qui indique une quantité d'environ 55 blaireaux.

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    Mais bon. Ça me confirme dans l’idée que je ne suis pas trop sensible à l’art décoratif des églises orthodoxes. Comme celle-ci est l’une des plus anciennes et des plus belles, parait-il, ça m’évitera d’aller en voir d’autres…

     

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    La descente sur Veliko Tarnovo est vertigineuse : plusieurs kilomètres avec un très fort pourcentage. Bien contents de l’avoir faite dans ce sens !

     

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    De très beaux points de vue sur la ville, la citadelle.

    On entre dans la ville par le côté nord, qu'on qualifiera d'historique. De très belles maisons bulgares dans le faubourg.

     

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

    On parcourt la ville, qui est construite sur une arête entre les méandres compliqués de la rivière Yantra. On s’arrête tout en haut, on s’achète de quoi se sustenter, et après ça on revient par une belle petite route, qui malheureusement n’est accessible qu’après avoir parcouru deux kilomètres d’une horrible route à camions.De beaux villages traversés, avec des maisons typiques.

    Mardi 14 août Tourisme à Veliko Tarnovo

     

    Nous retrouvons Bernard qui a profité de la piscine. Demain on repart, on va passer un peu de temps à préparer notre itinéraire,

    On va aussi, comme hier soir, se faire un repas "entre nous", avec des pâtes, du riz et pas de viande comme à chaque fois qu'on va au restau.

    Et passer une autre nuit dans nos tentes. et ça, c'est bien mieux que n'importe quelle piaule dans laquelle on ne respire pas.

    Comme partout en Bulgarie, les chiens gueulent toute la nuit, mais comme ce camping est très à l'écart, on ne les entend pratiquement pas.

     


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